En ces temps troublés par différentes hérésies, notamment celle du relativisme lié au matérialisme consumériste et à son pendant économique, il faut parler du capitalisme sans loi, ni politique, ni morale. Se taire, ou agir sans avoir réfléchi avant, reviennent au même échec : il faut raisonner et dialoguer, aussi, pour être hommes de justice et de droiture, pour avancer en paix avec les autres, en société. Le livre, l’article ou la conférence, ne sont pas des luxes d’intellectuels indifférents au bien général. Ce sont au contraire les premières armes d’une victoire promise à la prospérité, comme à une paix perpétuelle entre les nations, vieux rêve qui est aussi l’objet légitime du désir, de l’action la plus modeste. L’idéalisme philosophique est vain, lorsqu’il nie les réalités. Mais il est la plus grande force des discours lorsqu’il prend en compte le réel mieux qu’on ne le fait d’ordinaire, plongés dans l’action, dans l’agitation médiatique, ou dans des partis pris et des préjugés, des clichés à l’emporte-pièce de la pensée populaire, irréfléchie et superficielle.