On est comme on naît

On est comme on est, dit-on. C’est oublier qu’on naît à la va-vite... Aussi serais-je tel que mon âme, mais qu’y puis-je à mon âme et mon corps, pareillement, dans la désinence, en suis-je l’otage passager ou le grand timonier ? J’ai des cinq sens l’habitude de ressentir et si je n’y mets aucun vouloir, pourtant mon prochain et mes dix semblables voient les choses sous un autre angle. Et moi je ne nie pas préférer mers mortelles, campagnes endormies, villes assoupies sous un maître brutal et parfois que j’ose anoblir de rimes. On n’est comme on naît, comme un Caton inflexible face à son Scipion libéral, je crois qu’il nous faut dire et jouir de l’agir avant que de disparaître. Seule la poésie de la vie se propose d’outrepasser le débat et à cela du moins, vous auriez tort de ne pas croire.