Mon poète Le vers à l’huis des rêves, en mon cœur, esthète, Plus que jamais, mon poète, toi, tu dois être ! Notre toit s’assombrit, demain se fait moins net Comme moi, d’autres viendront puiser dans la lettre Une raison d’y croire, une perche, une liane, Une lueur d’espoir, ou un fil d’Ariane. Que tes envolées soient étoiles de badiane Pour enchanter nos rêves ici sous valériane ! Dans les plus hautes sphères, ils ont paumé l’horizon, Et le confinement mue nos maisons en prisons. Nos morts qui s’empilent pousseraient à démission, Ils s’en vont à la terre, seuls, et sans oraison En ces jours, poète, tu ne peux disparaître ! Quand tu viendras à nous, tu pourras te permettre D’allumer nos lampes, non sans faire re-naître En nos âmes qui te boivent, la joie de l’Être.