Ailleurs

Quand elle prend son stylo, le soleil est déjà levé sur Paris depuis longtemps. La lumière est crue, elle s’est réfugiée dans ce café de la Rue Soufflot, où elle a ses habitudes. Elle ne sait pas ce qui l’a poussée à partir. Ou plutôt « si », elle ne le devine que trop bien. Ce sentiment est impossible à vivre, impossible ou presque à décrire. L’amour de Christian, auquel elle tient passionnément, est trop lourd à porter, et son opposition à son neveu Amory, qui vient à l’instant de lui déclarer, alors qu’elle ne s’y attendait absolument pas, son amour. [...] Ce qui les lie vient des circonstances de leur rencontre, ce lien particulier et léger, ténu. Il faut porter le regard vers des racines reliées ensemble, comme les fils d’une toile d’araignée, légers et subtils, fins et souples, transparents et tellement résistants, que rien ne peut rompre ou alors comme un songe, qui n’aurait existé que dans ses rêves les plus secrets, mais elle sait au fond d’elle, que c’est plutôt une vérité d’un autre temps. Elle, qui aime écrire, ne sait pas au juste d’où lui vient cette passion, cet acharnement à coucher ses pensées sur le papier, à présent, comme un flash, elle ressent et revit ce qui s’est passé Avant. Il faut remonter le temps et se reporter quelques 100 ans auparavant, dans un autre pays, une autre contrée, une autre époque, une tout autre vie.