Alikhan parlait de l’Union soviétique comme d’un paradis perdu. Mais Ravan avec qui ils étaient en train de prendre le thé n’était pas d’accord avec cette idée. Pour lui, la vie nouvelle était bien meilleure et disait qu’il fallait être fou pour vouloir le retour du communisme. Cependant, Alikhan, nostalgique, fredonnait, sans même s’en rendre compte, la musique de Katioucha, célèbre chant patriotique de l’Union... Quand Farid arriva dans le Caucase, cela faisait trente ans que l’URSS n’existait plus ; pourtant des traces lui semblaient persister çà et là dans le quotidien mais aussi dans la mémoire et l’esprit des anciens : quelque chose comme un surmoi soviétique.