Rock à Banon

On avait 20 ans, on était jeune et beau. Elle le suivait dans des concerts, le bassiste. Il était jeune et beau et un peu looser aussi. On avait peur de l’avenir et d’être adulte et le sida n’existait pas, alors on a fait n’importe quoi, n’importe quoi. Et on s’est brûlé les ailes. Après lui, c’est pire, elle fait n’importe quoi pour ne pas crever. Et n’importe quoi, c’est mieux que rien. N’y va pas ! Elle y va quand même. Pour voir ? Et elle a vu. Le réel, en pleine poire. Mais elle n’en parle pas, pas encore. Il était son Nord, il était son Sud. Bonjour la vie, les bassistes et les peintres, les photographes, les paysans. Bonjour le ciel bleu, le soleil jaune et les prés verts ! C’est moi, j’arrive. Arrivée, retour.