Les réussites et échecs de Kokoé

Les Bantu du Sud-Ouest de la République Centrafricaine appellent le perroquet apprivoisé Kokoé, un magnétophone en marche, un bavard qui enregistre et crache tout sans aucun discernement. Ils accolent ainsi à l’enfant bavard le sobriquet de Kokoé : enfant à éviter quand il est question de propos confidentiels. A la pêche, à la chasse, au champ, dans la maison, l’enfant perroquet rapporte tout à ceux qui étaient absents. Paradoxalement, le même peuple rechigne à se tenir aux côtés de l’enfant timide. Sans vie, l’enfant timide est le futur paresseux, qui ne partagera rien avec les autres et ne saura collaborer. Le perroquet Kokoé est plumé, mais il détient le secret de la double articulation du langage, ce qui le confond à un bipède déplumé. De l’enfance à l’adolescence, Kokoé nous rapporte tout ce qu’il a vu, entendu et vécu dans son pays, la République Populaire du Peuple où depuis plus d’un siècle, le peuple respire et vit au rythme des promesses non tenues des hommes politiques. Ce peuple, lassé, nage et vivote dans l’alcool et la vie facile.